Corsa 3:22'38 Frequenza cardiaca media 166 bpm, 42,20 km
Marathon de Paris
Scratch : 4236/40157 - CAT VH2 : 375/5098
Un dossard offert par Schneider Électric.
OK pour courir mon 8ème Marathon et la 6ème fois à Paris.
Mais pas d'objectif de temps! 2012 : 3:29' je me suis dépouillé pour les faire.
Un collègue (de 20 ans mon cadet) courra aussi pour Schneider. Il se lance, il n'a fait que des 10K et semi.
Truc de vieux, je lui conseille de s'inscrire comme moi sur myasics.fr. Pas besoin de se prendre la tête avec un plan, il est établi par Asics pour toute la préparation et tu reçois un mail journalier avec ce que tu as à faire. Cool! Mon objectif proposé par Asics en fonction du nombre de sorties par semaine, performance déjà réalisée sur la distance : 3:22:18. Pffff! 3:25' sera déjà très bien !
Pour mon jeune padawan, Asics lui a recalculé 2 fois son objectif tellement il était bon à l'entraînement. Au final moins de 3:15. C'est clair qu'il a du potentiel, moins de 3:00 probablement.
L'entraînement Marathon est difficile depuis que je me suis mis au trail. Vitesse, rythme régulier et constant,...
J'avais un trail de 30K en février et une grosse échéance début mars avec le 50 miles du Vulcain. Il fallait que j'alterne les types d'entraînement.
J'ai profité d'une entorse à la cheville lors du 30K pour ne plus faire que du plat et suivre scrupuleusement le plan Asics.
La cheville ne dégonflait pas, mais j'étais super bien.
J'ai fait mon trail 50 miles qui n'a fait que 72 pour moi car au 69ème j'avais plus de 30' sur la limite horaire. Du coup, dévié vers l'arrivée et un peu déçu, mais avec l'état de ma cheville et dans 20 cm de neige, j'ai fait le maximum = 12H
Il me restait un mois et demi avant Paris.
Mon Padawan prenait goût à la performance, et moi j'étais de mieux en mieux.
Test sur 30k au rythme : excellent !
Test sur 35k au rythme: toujours au top, pas vu le mur du K30 !
Notre stratégie de course : je pars à mon rythme 4'49" et au K30 il part pour tester un rythme du prochain Marathon ( je crois qu'il est accroc)
Ma période trail m'a beaucoup appris sur l'alimentation et l'hydratation.
Donc gâteau chocolat Décathlon + 1,5 litre d'eau avant le départ. Gels Aptonia fruits rouges tous les 7k. Bouteilles d'eau aux ravitos gardées à la main pour une hydratation régulière.
Au K23 mon jeune Padawan qui courrait plus souvent devant moi qu'à côté, décide de partir. Il faut dire qu'il était en mode footing depuis le départ.
Quelques conseils du Jedi, et je le vois s'éloigner tranquillement, rassuré d'être très frais à ce moment de la course.
Je reste seul puisque nous avions perdu 2 autres amis depuis un bon moment.
La partie que je n'aime pas arrive : les quais. Pour moi c'est le signe que le mur, je ne vais pas tarder à me le prendre. Le parcours je le connais par cœur.
Je ne regarde pas les kilos affichés sur les bords du parcours, juste le rythme. Impeccablement maintenu.
Passage au dessus du périphérique, aïe le bois Boulogne et ses vilains faux plats montants.
Depuis le K30 j'avais l'impression d'avoir accéléré. Non, toujours le bon rythme imprimé dans mon cerveau et retransmis aux jambes sans contrôle particulier. C'était les autres qui commençaient à ralentir et à marcher.
OK je garde le rythme, plus que quelques kilomètres. Je courre et je ne compte pas les kilos, je ne veux pas savoir avant le K40. Que des pensées positives.
Les faux plats arrivent et je me sens toujours bien, par moment j'ai l'impression de sprinter, seulement des coureurs qui marchent au milieu de la route et m'obligent à zigzaguer.
40, 41, 42 ! Woowww je n'ai jamais ressenti ce moment-là. C'est fini, c'est dur, mais je n'ai pas eu ce gros coup de mou.
Tout donner jusqu'à la ligne. Et voilà un de plus!
Tout ça pour ça. 3:22'38" pour 42,2 kms d'asphalte et les gaz d'échappement sur les quais.
Arnaud finit en 3:17' facile. Parti trop tard pour rattraper le meneur d'allure qui l'aurait emmené en moins de 3:15.
Le fait d'avoir suivi ce programme et le vieux pendant la première partie, il était relâché, sans stresse et c'est déjà 25% de fait. Pour moi c'est ce 25% qui conditionne la suite. 50% de physique et le reste de détermination au moment difficile.
Si tu es envahi par le doute sur ta prépa, la hauteur de l'objectif, sur la ligne de départ, tu ne trouveras pas la force mentale pour aller jusqu'au bout.
Et pour un ultra-trail runner, il manque déjà le décor dès le départ. Merde! qu'est-ce que je suis venu foutre dans cette galère?
Ils sont où mes cailloux, mes racines, la boue, la poussière, les côtes qui piquent, les descentes à fond, l'esprit trail qu'on partage avec les autres aventuriers ?